Le 7 août dernier, alors que l’incendie des Corbières mobilisait des centaines de pompiers et parcourait des milliers d’hectares, une automobiliste a été prise sur le fait en train de jeter un mégot depuis son véhicule. La scène s’est déroulée à Salles-d’Aude, dans un contexte de sécheresse extrême où la végétation est hautement inflammable. Le maire de la commune, Jean-Luc Rivel, a assisté directement à l’incident. Choqué, il a relevé l’immatriculation et transmis l’information aux forces de l’ordre, permettant d’identifier la conductrice. Cette dernière a écopé d’une amende de 1.500 euros et d’une plainte déposée par l’élu.
L’épisode a suscité une vive réaction. “Là où j’ai pété un plomb, c’est de voir que quelqu’un jetait un mégot alors que l’incendie des Corbières était en cours”, a déclaré le maire à France 3 Occitanie. Pour lui, ce geste est non seulement “lâche”, mais surtout totalement irresponsable dans un département frappé par le plus gros incendie de l’été, qui a ravagé 17.000 hectares, causé la mort d’une personne, blessé gravement deux autres et détruit 36 maisons.
Actuellement, le jet de mégots est puni d’une simple amende de 135 euros en vertu du Code de la route. Mais face à la gravité des conséquences potentielles, Jean-Luc Rivel a choisi une sanction exemplaire. Son initiative illustre la volonté croissante des élus locaux de ne plus laisser ces comportements impunis.
Un débat sur le durcissement des sanctions
L’affaire remet sur la table la nécessité d’une évolution législative. “Tous les maires veulent qu’une loi soit débattue à l’Assemblée pour savoir ce qu’on fait contre ceux qui provoquent ces incendies, même involontairement”, explique l’élu. Ce vide juridique crée un sentiment d’impunité qui alimente l’incompréhension des populations confrontées chaque été aux ravages des flammes.
Dans un contexte où les feux de forêts se multiplient en Europe, la question devient urgente. Depuis le début de 2025, plus d’un million d’hectares ont déjà brûlé dans l’Union européenne, un record inquiétant selon les autorités européennes.
Un geste anodin aux conséquences dramatiques
Chaque année, les pompiers rappellent qu’un simple mégot incandescent peut embraser plusieurs hectares en quelques minutes, surtout en période de canicule et de vent fort. La responsabilité individuelle reste donc un pilier essentiel dans la prévention des incendies. “Ne pas jeter son mégot, c’est protéger son territoire et ses habitants”, insistent les services de secours.
L’incident de Salles-d’Aude illustre la nécessité d’un changement de mentalité : un geste apparemment banal peut devenir une menace collective.
Pour rester informé sur les interventions en cours, notre carte de suivi en temps réel des feux permet de visualiser les départs d’incendie et leur évolution. Vous pouvez également consulter la carte de vigilance incendie, mise à jour quotidiennement, afin de connaître le niveau de risque dans votre département.