Un feu d’une ampleur exceptionnelle a ravagé plus de 16 000 hectares dans l’Aude. Alors que les flammes ont été maîtrisées, l’enquête s’oriente vers une origine potentiellement criminelle. Une hypothèse qui soulève colère et incompréhension.
Le département de l’Aude vient de vivre l’un des épisodes les plus dramatiques de son histoire récente. Déclaré le 5 août à Ribaute, le feu a consumé en moins de 24 heures plus de 16 000 hectares de forêts, de garrigues et de terres agricoles, faisant de cet incendie le plus vaste jamais enregistré en France depuis plus de 70 ans. Si les pompiers ont finalement réussi à maîtriser les flammes dimanche dernier, la vigilance reste extrême pour éviter toute reprise.
Ce mercredi 13 août, le procureur de Montpellier a déclaré que l’origine du feu « pourrait avoir une cause criminelle », relançant de nombreuses questions sur les conditions du départ de l’incendie. Une cellule d’enquête spécialisée a été mobilisée pour analyser le terrain brûlé, considéré comme une scène de crime à ciel ouvert.
Une enquête criminelle ouverte
Selon les premiers éléments de l’enquête, le départ de feu serait d’origine humaine. Une zone très restreinte, probablement de quelques mètres carrés, a été identifiée comme point de départ. Les gendarmes de la cellule RCCI (recherche des causes et circonstances d’incendie) travaillent minutieusement pour déterminer s’il s’agit d’un acte volontaire ou d’une négligence grave.
Les autorités n’écartent aucune piste. Dans cette région sujette à la sécheresse, le moindre mégot, barbecue ou étincelle peut provoquer un embrasement incontrôlable. Mais la simultanéité de plusieurs foyers et l’absence de causes naturelles évidentes nourrissent les soupçons.
Un bilan humain et écologique dramatique
Outre la superficie impressionnante touchée, le feu a causé la mort d’une sexagénaire, 24 blessés dont 19 sapeurs-pompiers, et détruit une trentaine d’habitations, véhicules et structures agricoles. Le paysage des Corbières, riche en biodiversité, est profondément marqué : des milliers d’hectares de pinèdes, garrigues, zones humides et vignobles ont disparu sous les flammes.
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